De la pétition des ouvriers pour l'abolition immédiate de l'esclavage

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Ce qui n'est pas moins curieux, c'est que l'opposition se fondait sur ce que M. Bissette s'était mal à propos qualifié de commerçant dans sa demande de mise en faillite. Il fut démontré qu'effectivement M. Bissette n'avait j a mais été négociant, et qu'il avait induit en erreur le T r i bunal en invoquant le bénéfice de la faillite en cette qualité. Depuis sa réhabilitation, M. Bissette s'étant rendu aux Antilles, et y ayant, à ce qu'il paraît, fait un voyage assez fructueux, avait envoyé de là des fonds à M. Durand, commissionnaire à Paris, pour payer en tout ou partie ses créanciers. Celui-ci, dans le courant de l'été 1 8 4 9 , invita M. Lavocat à passer chez lui, et, au nom et comme m a n dataire de M. Bissette, lui offrit une somme de 1,000 fr. M. Lavocat objecta d'abord qu'il lui était dû en principal 814 fr. 55 c. et seize années d'intérêt, mais le mandataire de M. Bissette ayant répondu qu'aux termes de la loi on ne pouvait exiger que cinq années d'intérêt, qu'au surplus il n'avait mission que de remettre 1,000 fr., M. L a v o cat, peu soucieux d'engager un procès à l'occasion d'une créance désespérée, se détermina à recevoir. Il donna même une quittance définitive, après toutefois qu'il fut convenu d ' h o n n e u r entre lui et M, Durand que celui-ci écrirait à M. Bissette que M. Lavocat s'était réservé d'en pour les interêts dus au -delà appeler à sa délicatesse des cinq ans. De son côté, M. Lavocat écrivit pour cet objet à M. Bissette, à Saint-Pierre (Martinique). Ces deux lettres sont parvenues à leur destination. Néanmoins M. Bissette, qui, comme on l'a vu plus haut, sait tirer parti de la légalité, parait vouloir user des bénéfices que la loi lui accorde, malgré les 100 ou 150,000 fr. qu'il vient d'obtenir de la reconnaissance martiniquaise. C'est son droit ; qu'il jouisse de son avantage! Mais, tout en faisant son deuil des intérêts, qui, en conscience, lui restent dus, M. Lavocat ne saurait passer sous silence les engagemens positifs pris par M. Bissette à ce sujet. Dans une lettre du 21 septembre 1833, dont


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