De la pétition des ouvriers pour l'abolition immédiate de l'esclavage

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m o n d e - l à . Il m ' é c r i v i t a p r è s sa r é t r a c t a t i o n ; un d e m e s amis s e c h a r g e a de la peine de lui r é p o n d r e . L ' a p ô t r e de la conciliation s'offensa q u e j e n'eusse point p e r s o n n e l l e m e n t tenu la p l u m e , et il s ' a c h a r n a e n c o r e sur d e u x n o u v e a u x v o l u m e s de moi qu'il avait abandonnés : Colonies étrangères et Haïti. Il les d é c h i r a à pleines dents ; la f o r m e seule était plus p r u d e n t e ; les injures s ' a r r ê taient au point où la liberté de la p r e s s e nous oblige à les s u p p o r t e r . J ' a u r a i s p e u t - ê t r e pu a p a i s e r c e s nouvelles c o l è r e s , c a r le p a m p h l é t a i r e avait pris soin d ' a n n o n c e r son dessein ( 1 ) ; m a i s j'ai toujours eu un invincible dédain p o u r les m e n a c e s ; j e laissai faire, e t c . »

Sur tout ce qu'on vient de lire, M. Bissette, dans sa réponse, garde le plus profond silence, il n'en dit pas un seul mot, il n'y fait pas la moindre allusion. C'est donc une chose bien acquise, avouée par lui-même, qu'il s'est ignominieusement rétracté. Poursuivons : j'avais publié dans la Tribune des Peuples une lettre à M. de Tracy pour protester contre l'incroyable attitude que ce ministre avait prise devant l'Assemblée, lors de l'invalidation des élections de juin \ 8 4 9 à la Guadeloupe. Cette lettre m'avait valu l'honneur d'être grossièrement injurié pour la centième fois par les amis du papa. Appréciant ce que j'avais écrit, avec la loyauté de ses sentiments et l'élévation de son style,

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(1) « A M. ***, Paris, 2 3 octobre 1848. « M. Schœlcher n'a pas jugé à propos de répondre à ma lettre et v o u s a chargé d'y répondre en son nom. C'est bien; maintenant je l'ai c o m p r i s . . . J e ferai savoir au public et à mes frères des colonies comment M. Schœlcher en a usé dans cette dernière occasion, et par là ce qu'il faut en attendre pour notre cause. » J e termine ici ce débat pour poursuivre la réfutatiou que j'ai p r o mise de son volume sur Haïti, et que trois fois j'ai interrompue pour cet incident. J e fais de cette réfutation un livre où ne seront point mises en cause assurément les bonnes intentions de M. Schœlcher, mais bien son jugement et sa portée d'esprit c o m m e historien et comme abolitioniste. » Signé B I S S E T T E . »

» E t r a n g e aveuglement de ces égoïstes passionnés 1 Ils mêlent le monde entier dans leurs petites affaires. Parce que je ne daigne pas répondre à M. Bissette, la cause de ses frères n'a plus rien à attendre de moi, et je cesse aussi d'être abolitioniste. J e suis ou je ne suis pas abolitioniste selon qu'il est de bonne ou de mauvaise humeur contre ma personne 1 »


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