Saint-Domingue : ( 1629-1789 ), la société et la vie créoles sous l'Ancien Régime

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SAINT-DOMINGUE

mens », elle n'a plus aujourd'hui de raison d'etre. Mais ces « messieurs veulent toujours rester maistres de toutes les affaires 1 ». Aussi rien ne leur répugne davantage « que de reconnoitre l'autorité d'un intendant, et ils regardent comme humiliant pour eux qu'il leur soit par lui ordonné quelque chose... Ils pensent aussi toujours que de leur oster la connoissance des affaires civiles et contentieuses qu'ils prennent chacun dans leur commandement, c'est leur oster le crédit et la considération dans laquelle ils prétendent que le bien du service exige qu'on les maintienne2 ». « Cependant, ajoute l'intendant Maillart, le Roy ne sauroit jamais être bien servi dans ce pays si l'autorité des intendans et la dignité, ainsi que la supériorité de leur fonction, n'est généralement reconnue et maintenue dans toute son étendue '. » Puis ce sont griefs particuliers. Protestations d'abord contre l'entrée et la voix délibérative accordées dans les Conseils supérieurs aux officiers de l'état-major. Que ce privilège soit laissé au gouverneur général et aux gouverneurs particuliers, passe encore ! Mais qu'on l'enlève aux deux lieutenants de roi et aux deux majors qui en jouissent, « car ces messieurs, qui ont toujours été attachés au service militaire, n'ont nv étude ny expérience pour l'administration de la justice4 » ! 1. Lettre de M. de la Chapelle, intendant, du 25 octobre 1736 (Ibid., vol. XLIV). 2. Lettre de M. Maillart, intendant, du Petit-Goave, 17 mars 1743 (Ibid., vol. LX1). 3. Lettre du même, 20 juillet 1745 (Ibid., vol. LXVI). 4. Lettre de M. de Montholon, intendant, du Petit-Goave, 31 mai 1725 (Ibid., vol. XXV).


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