AFRIQUE OCCIDENTALE
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le pays même, les enquêtes s'étendent aux colonies le plus récemment constituées, jusqu'aux confins du désert, et l'Exposition de Marseille en 1906 apporte un stimulant de plus, suscite un ensemble de mises au point fort utiles. Quelques années après, trois événements à peu près contemporains raniment la flamme qui recommençait à vaciller : c'est la naissance de la Revue de l'Histoire des Colonies françaises, c'est la fondation d'une chaire d'histoire coloniale à la Sorbonne, et c'est l'entreprise de classement des archives du Ministère des Golonies par Charles Saulnier et Christian Schefer. Cette fois, le mouvement vient de France ; mais il a tout de suite son contre-coup dans la colonie, il y réveille l'attention historique. Pour l'identification des termes géographiques ou ethniques, pour des précisions ou des compléments de détail, pour les conditions de publication, une correspondance active s'engage entre les historiens de la Métropole et le Gouvernement général, et cette collaboration aboutit notamment aux essais de synthèse de Pierre Cultru, aux travaux de Charles Saulnier sur la Compagnie de Galam, à la publication, par Christian Schefer, des « Instructions données aux Gouverneurs des Établissements français en Afrique Occidentale » ; enfin, — fait d'un ordre différent, mais de grande importance, — au recrutement d'un archiviste de métier pour le récolement et la conservation des archives à Dakar. En 1916, le Gouverneur général ClozeL reprenant ouvertement la tradition de Faidherbe, crée le « Comité d'Études historiques et scientifiques de l'A. 0. F. » On aurait tort d'oublier tout ce que la science africaine doit à ce colonial d'une culture affinée et d'une extraordinaire érudition : écrivain vigoureux et délicat, comme l'attestent, par exemple, ses « Lettres de Korbous » sur la politique musulmane, bibliographe patient (il a dressé en 1890 une « Bibliographie des ouvrages relatifs à la Sénégambie et au Soudan occidental », qui est digne d'un professionnel), il n'a jamais séparé l'action de la connaissance, et il a encouragé de tout son pouvoir ceux de ses collaborateurs — Maurice Delafosse tout le premier —