INDO-CHINE
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(1910). Professeur d'histoire coloniale à la Sorbonne, ce grand travailleur sut éviter l'écueil d'une spécialisation trop étroite. Pour entraîner les jeunes historiens vers un domaine immense qu'il jugeait trop négligé, il entreprit d'en explorer lui-même les diverses parties : avant l'histoire de l'Indochine, il' avait travaillé à celle de l'Inde et à celle de Madagascar ; après elle, il se tourna vers le Sénégal. Son histoire de la Cochinchine comprend deux parties distinctes : au début, un bref historique des relations de la France et de l'Annam depuis le xviiie siècle et de l'intervention française. Ces premières pages ont soulevé, il faut le dire, des discussions et des critiques. Mais la deuxième partie, la plus importante de l'ouvrage, traite de la fondation de la colonie, des vicissitudes politiques et administratives auxquelles elle a été soumise sous les Amiraux, de l'assimilation réalisée de 1879 à 1883, des vues suivant lesquelles nous avons gouverné les Annamites, du développement économique de la Colonie. Cette partie de l'œuvre est « vraiment neuve, vraiment intéressante par le groupement des faits et les leçons qui en sont tirées ». Ces mots sont d'un juge compétent, Ch. B. Maybon, qui ajoute : « Le livre de M. Cultru est fait de main d'ouvrier, il est un des meilleurs et des plus consciencieux que l'on ait écrits sur l'Indochine française ». Ainsi, dans les premières années de ce siècle, les œuvres maîtresses se succèdent en France. Et il faudrait citer encore la biographie d'Armand Rousseau par F. Dartein (1902), la thèse latine de P. Gounaud (1905), la substantielle étude de H. Froidevaux sur « les origines du protectorat français sur le Cambodge » (Asie française, 1906), les savants articles de A. Cabaton sur les entreprises espagnoles et hollandaises en Indochine (Revue de l'histoire des Colonies françaises, 1913 et 1914), et nombre de bons travaux imprimés dans la Revue des Troupes coloniales : travaux d'histoire militaire le plus souvent (par exemple « l'affaire du Pont de Papier » du capitaine Coquet, 1911, — « le Soulèvement et la prise de Hué en 1855 » du capitaine Bastide, 1912, — « la marche sur Tuyenquang » du capitaine Villain, 1912, — « la prise de Sontay 23