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BIBLIOGRAPHIE
COLONIALE
croissante dans l'érudition historique au Canada. Il en découle ce résultat heureux qu'on est en train de reprendre d'une façon plus scientifique l'interprétation du passé. Comme la besogne devient trop lourde pour un travailleur de scruter tout le champ des sources originales, la tendance, comme partout, est de recourir à la collaboration de
spécialistes, chacun dans sa
partie. Canada and its Provinces en est l'exemple typique. D'autre part, les historiens s'aperçoivent que pour écrire des ouvrages qui ne vieillissent pas, il reste à accomplir en maints domaines un véritable travail de pionnier. Il faut mettre à la disposition des auteurs de l'histoire générale de plus nombreuses monographies. Encore trop de points de notre passé restent obscurs ou inexploités. C'est cette histoire agrandie et totale, basée sur le document et sur la discipline scientifique, que
l'historien
canadien
d'écrire, histoire à
se
donne
aujourd'hui
la mission
laquelle les trente dernières années ont
fourni une contribution importante et méritoire. Gustave
LANCTOT,
Directeur des Archives publiques du Canada, à Ottawa.
II L'histoire est cultivée au Canada plus peut-être qu'en aucun autre pays du monde, a écrit Remy de Gourmont dans les Canadiens de France (Paris, 1893, pp. 197-198). Cette assertion est corroborée par un spécialiste
de l'histoire
canadienne,
M. H. P. Biggar, qui a dit que « l'on a commencé d'écrire l'histoire du Canada bien avant toute organisation scientifique des études historiques ». On ne saurait l'étudier sans consulter les ouvrages des historiens et mémoralistes du xvne siècle. Le premier historien du Canada est un avocat parisien, Marc Lescarbot, qui fit un voyage et un séjour en Acadie avec Poutrincourt, et qui publia à Paris en 1609 une curieuse Histoire de la Nouvelle-France. Son successeur immédiat est le jésuite Charlevoix avec son Histoire et Description générale de la Nouvelle-France (Paris,