Vieux papiers du temps des isles. Deuxième série

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LA GUADELOUPE PENDANT LES CENT JOURS

expédiées n'osèrent pas approcher le champ de tir, ou parvinrent trop tard. Pendant ce temps, le général anglais Leith achevait ses opérations de débarquement et le 9 au soir tous les mornes dominant la Basse-Terre et le fort Richepanse étaient occupés par les Britanniques. Le comte de Linnois et le baron Boyer de Peyrebeau ne purent qu'envoyer au général vainqueur un parlementaire qui revint porteur des conditions de la capitulation : officiers et soldats de ligne étaient prisonniers de guerre et devaient rendre leurs aigles et leurs armes, puis être dirigés sur la France. C'était le 11 août 1815, depuis, Napoléon avait abdiqué pour la seconde fois ; les « Cent jours guadeloupéens » étaient terminés. Le lendemain, le général Leith faisait son entrée à Basse-Terre. Une nouvelle occupation anglaise pesait sur la Guadeloupe ; ce ne fut qu'après l'arrivée du gouverneur envoyé par Louis XVIII, le lieutenantgénéral comte de Lardenoy, le 24 juillet 1816, que le général Leith rembarqua ses troupes et remit la colonie à ses chefs légitimes et légitimistes. Quant au comte Durand de Linnois et au général Boyer de Peyrebeau, ils furent déférés à la justice militaire. Le conseil de guerre discuta pendant cinq jours et le 6 mars 1816 il acquittait de Linnois et condamnait à mort Boyer. C'était vraiment inéquitable et trop sévère. Aux Tuileries on s'en convainquit vite, aussi la peine de mort prononcée par le Conseil de guerre de Paris fut-elle commuée en vingt années de détention. En 1819, le roi signa en faveur du général Boyer-Peyrebeau une mise en liberté. On avait oublié d'arrêter à la Guadeloupe cinq officiers de ligne, dont le lieutenant-colonel Saint-Juéry et le capitaine Fromentin. Ils se cachèrent dans les bois et malgré les primes offertes ne furent pas dé6


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