Vieux papiers du temps des isles. Deuxième série

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LA GUADELOUPE PENDANT LES CENT JOURS

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et les colons se rallieront dans cette circonstance à la volonté du gouvernement pour le rétablissement de la dynastie impériale. Proclamons ce vœu, colons et militaires, en arborant tous la cocarde tricolore que vingt-cinq années de gloire ont illustrée. » Cette mâle proclamation était justement lue dans le salon du gouverneur quand le canon tonna en rade, c'était une petite flotte anglaise qui pénétrait en rade ! Agitation, mouvements divers sur la place comme dans le palais gouvernatorial. Des officiers anglais Vinrent annoncer que leur chef, l'amiral Duhram, était envoyé par le comte de Vaugiraud. Mais Linnois s'était ressaisi : « Vous voyez cette cocarde, messieurs, nous la défendrons jusqu'à la mort ! » Le sort en était jeté ! De Linnois ne cesse dès lors de mettre la garde nationale en bonne forme ; des manifestations où le portrait du « Petit Caporal » apparaissait acclamé et où les refrains de la Marseillaise et du Chant du Départ alternés se succédaient. A la Martinique, le comte de Vaugiraud déclarait déchus de leurs prérogatives de Linnois et le général Boyer-Peyrebeau alors que les Anglais préparaient une fois de plus l'attaque de la Guadeloupe. Le 27 juillet, l'escadre anglaise croisait près de terre et enlevait quelques caboteurs ; dans la rade de Saint-François, les Anglais tentèrent de se saisir de deux bateaux ancrés, la garde nationale arrêta cette tentative par des salves bien ajustées. Devant SainteAnne, une corvette bombarda le bourg, mais fut reçue par une violente canonnade et dut gagner le large. Le 3 août, une goélette apporta des Saintes au gouverneur la nouvelle de Waterloo et un avis du général anglais Leith annonçant sa venue prochaine et l'obli-


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