Vieux papiers du temps des isles. Deuxième série

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VIEUX PAPIERS DU TEMPS DES ISLES

saient leurs baïonnettes autour de Cambronne. Le drame de Waterloo s'achevait. Malgré les réjouissances des habitants, un malaise régnait au gouvernement. Le général Boyer-Peyrebeau n'osait agir contre son chef, Durand de Linnois, d'autant plus que l'ouverture des fameuses dépêches n'avait rien appris de net. Decrès avisait, en effet, qu'il fallait attendre, ne pas anticiper et laisser, par exemple, flotter le pavillon blanc sur les vaisseaux. Linnois se réfugiait dans une attitude d'indifférence ! Des esclaves, à la vue de l'emblème levé de la révolution, s'agitèrent, criant : « Vive la liberté ! » Il fallut faire des patrouilles. Le général Boyer-Peyrebeau prend alors sur lui de prier le gouverneur de quitter son poste. Celui-ci résista sur les conseils du commissaire civil Claudric et des officiers adjurèrent Durand de Linnois de se rallier à l'Empereur. Et une nouvelle proclamation d'être affichée, en style plus épique que celle louant les Bourbons. « Militaires, gardes nationales, habitants de la Guadeloupe ! « La renommée avait déjà porté jusqu'à nous la nouvelle du retour en France de Napoléon. Dans sa' marche triomphale du golfe de Juan jusqu'aux Tui-* leries, pas une goutte de sang n'a été répandue, pas un seul acte de rigueur exercé. L'amour du peuple et l'enthousiasme de l'armée ont tout fait. Il n'est pas aujourd'hui un seul point sur la France où le pavillon tricolore ne flotte et où l'amour de la nation ne soit unanime pour le souverain qui lui est rendu avec tant d'éclat. « Les dépêches ministérielles que nous recevons par l'aviso l'Agile, ne mettent pas en doute que vous


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