Vieux papiers du temps des isles. Deuxième série

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VIEUX PAPIERS DU TEMPS

DES

ISLES

de se rendre compte des rapports entre les États de Hollande, puissance souveraine, et la compagnie : c'était cette dernière qui levait les impôts, se chargeait de la défense militaire et entretenait les bâtiments de l'État; en somme la Société gérait entièrement la colonie. Le « gouverneur-associé » Cornelis van Sommelsdijck, avait hâte d'aller mettre sur pied le pays de Surinam ; s'étant embarqué sur un voilier bon marcheur, le Petit-Pierre, il débarquait à Paramaribo fin novembre 1G83. Cornelis était familier de la Cour et compagnon du stathouder Guillaume HI ; il avait des ancêtres qui, comme chefs militaires ou ambassadeurs, rendirent à la Hollande de réels services ; luimême avait servi et participé en qualité de colonel à la défense de sa patrie contre les armées de Louis XIV. C'était un protestant sévère pour lui comme pour les autres, mais imbu de cet esprit de tolérance qui avait fait d'Amsterdam un refuge pour les confessions religieuses les plus diverses. C'était aussi un grand travailleur, doué d'une forte volonté. La Guyane hollandaise avait besoin d'un chef et d'un organisateur ; elle le trouva en Cornelis van Sommelsdijck. Le gouverneur commença par reprendre en main les troupes cantonnées et qui semblaient avoir perdu toute notion de discipline militaire; l'oisiveté étant la mère de tous les vices, le nouveau gouverneur s'efforça de donner aux troupiers des habitudes de travail, faisant édifier des forts et des ouvrages tant sur la rivière du Cottica qu'à Paramaribo et qu'à Zeelanda. Puis, pour maintenir ses contingents en bonne forme, van Sommelsdijck engagea dans l'arrière-pays toute une série d'opérations contre les tribus indiennes, obligeant celles-ci à faire la paix, c'est-à-dire à ne plus effectuer de raids contre les plantations. Par es-


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