Vieux papiers du temps des isles. Deuxième série

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VIEUX PAPIERS DU TEMPS DES ISLES

tablir le poste militaire d'Amsterdam et qu'en raison du climat tempéré de ces îles on pourrait espérer une émigration de colons réunionais. Tout cela militait en,faveur d'une prise de possession officielle, et, en attendant,, le .sieur Heurtemont était désigné par les autorités locales pour remplacer le capitaine polonais Adam'Miroslawski. Paris n'osait cependant faire procéder à une occupation définitive, craignant qu'un État ne puisse émettre une prétention quelconque sur ces îles. M. de Tocqueville, ministre des affaires étrangères, fit sonder le gouvernement de La Haye qui prétendit ignorer un traité en vertu duquel la Hollande aurait cédé les îles en question à la France, mais ne fit pas d'objection absolue à nos projets. On peut se demander pourquoi le ministère de la marine prenait alors tant d'intérêt à la question de l'occupation des îles Saint-Paul et Amsterdam ? La raison en est que ces messieurs de la direction des colonies songèrent, après avoir lu les divers rapports sur la situation géographique dudit archipel, sur son climat, sur son isolement, que ce serait là un lieu parfait pour... la déportation ! Nous étions en 1849, les événements de 1848 avaient mis, et pour cause, la question à l'ordre du jour. C'est pourquoi, dans une note adressée à M. le ministre, en date du 7 septembre 1850, le bureau politique de la direction des colonies au ministère de la marine concluait à « réaliser l'occupation au nom de la République Française des îles SaintPaul et Amsterdam ». M. de Tracy, le ministre du moment, faisait alors aviser le gouverneur de la Réunion qu'il y avait lieu de prendre les mesures nécessaires pour faire hisser le drapeau national sur l'archipel, qui resta simplement un petit centre de pèche.


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