Vieux papiers du temps des isles. Deuxième série

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LE

BARON

CHARLES

THIERRY

LE

VILLE-D'AVRAY

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une sorte d'investissement de pouvoirs. Le cabinet de Saint-James lui fit savoir que la Nouvelle-Zélande n'était point terre anglaise. Thierry se retourna alors vers Paris, demandant l'envoi d'une frégate, l'expédition d'un transport en vue de créer « sur ses terres » un établissement ; en retour, le baron réclamait le titre de gouverneur et une forte rémunération. L'affaire fut examinée d'assez près par M. de la Reinty, directeur des colonies au ministère de la marine, mais aucun engagement ne fut pris. Paris chercha à se renseigner sur le personnage et sur l'étendue de ses droits. Dumont d'Urville eut des ordres à ce sujet, puisque, passant en 1827 à la Baie des Iles, il interrogea les missionnaires anglais qui ne donnèrent pas de très bons renseignements.

* Pendant ce temps, Charles de Thierry ne cessa d'intriguer et sut — sa sœur, la vicomtesse de Frotte Cardoze, ayant pu approcher le ministre — « qu'on le reconnaîtrait et entrerait en traité avec lui dès qu'il serait en Nouvelle-Zélande ». Il fallait donc partir et pour cela se procurer des fonds. Ceux-ci pouvaient être obtenus par la vente d'un « bazar » sis au n° 2G9 rue Saint-Honoré et qui appartenait au baron, qui l'exploitait avec un associe anglais. On réunit des denrées et des instruments, des contrats d'arménients sont passés., des engagés sont recrutés. Mais J'associe file avec le prix de la vente et notre baron de Ville d'Avray doit tout revendre, indemniser les uns et les autres. Homme énergique, il décide de metre la main au collet de son associé disparu en Angleterre ; il traverse donc la Manche, mais l'autre avait mis l'Atlantique entre lui et son poursuivant.


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