Vieux papiers du temps des isles. Deuxième série

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LE PÈLERINAGE D'UN MARABOUT SOUDANAIS

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par les Haoussiens ; mais maintenant les Tujariks et les Foulbes en possèdent la plus grande partie, on y voit aussi beaucoup de Maures. Les Foulbes occupent presque à eux seuls toute la partie occidentale qu'on appelle souvent pour cette raison Foulban. Les Haoussiens sont noirs comme les Djolofs ou les Sarracoulais ; ils sont plus habiles à cultiver la terre qu'à élever les troupeaux. » Le pèlerin Bou-Beker marcha encore un long mois, allant toujours plus à l'est, parvenant ainsi à Kassina, cité qu'il affirme comme étant le plus considérable des villes situées le long du Niger et qui était selon lui « quinze ou vingt fois plus grande que Saint-Louis » ; ce serait la « capitale de la partie orientale du Haoussa à laquelle elle donne son nom. » A Kassina, on rencontre des marchands venant des contrées lointaines, notamment des Turcs de Tripoli, ces derniers sont facilement reconnaissables à la blancheur de leur teint et à la richesse de leurs habits. Bou Beker pénétra ensuite dans le Bornou et il signala à Rouzée que « ce royaume était traversé dans toute sa longueur par le Djaliba (le Niger) ». Il donna maints détails sur le sultan de Bornou « qui est très puissant et possède une cavalerie nombreuse et bien aguerrie ». Ce que l'on voulait savoir surtout de ce voyage c'était quelques précisions sur le cours du Niger, et l'interprète du commandant pour le roi et administrateur du Sénégal et dépendance, nota soigneusement les indications fournies. « De la ville de Bornou, le pèlerin s'est rendu dans la Wadaé (Ouadaï) toujours marchant vers l'est. Parvenu dans ce royaume il a cessé d'avoir le Djaliba à peu de distance de sa droite. Il a interrogé plusieurs personnes sur le lieu où ce grand fleuve se termine; tous lui ont assuré qu'il communiquait avec le Nil.


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