Vieux papiers du temps des isles. Deuxième série

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ATTAQUE ET PRISE DE NOTRE

ÉTABLISSEMENT INDIEN

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plus allant que son collègue, d'être l'âme du conseil de guerre journalier. Hélas, cet esprit civique ne régnait pas partout et l'on vit les officiers de la garnison réclamer avec insistance un relèvement de solde, prévu il est vrai par un récent décret; mais cette requête, en l'occurrence, était assez peu de saison. On eut un peu de peine à créer un petit corps de cavalerie, « très utile pour parcourir et reconnaître les environs de la place ». Cette troupe était formée de vingt-deux dragons, noirs et blancs, qui devaient fournir leur monture. Le 24 juin, devant les troupes rassemblées, eut lieu la bénédiction des drapeaux de la garde nationale, mais « cette cérémonie patriotique fut attristée par l'événement de la prise d'un navire français à notre vue ». Ce navire, le Citoyen, capitaine Marchand », fut capturé à deux lieues au sud de Pondichéry par une belle frégate anglaise qui avait pour mieux s'approcher « arboré pavillon et flamme de France ». Le bruit courut en ville que la dite frégate était commandée par lord Cornwallis en personne. Le 25 juin, le gouverneur remit au régiment européen et aux cipayes leurs drapeaux. La cérémonie se fît dans l'église et, sur le champ de manœuvre, la troupe jura de défendre les emblèmes, les chefs de corps « prononcèrent des discours patriotiques » et le gouverneur, en une vigoureuse harangue, affirma qu'il défendrait vaillamment Pondichéry. La défense de la ville était prête, désormais il n'y avait qu'à attendre l'attaque britannique. Dès les tout premiers jours de juillet, Pondichéry fut bloqué par mer; le 11 juillet, l'ennemi apparut sur les collines de Serimbé, au nord-ouest, et y établit son camp. Les Anglais n'entreprirent aucune action militaire et des émissaires hindous firent savoir


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