Bolivar et l'Emancipation des Colonies Espagnoles : des origines à 1815

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LE PRÉCURSEUR

Majesté. Elle choisit Felipe Fermin Paùl1 comme président et les honneurs auxquels il aurait droit furent minutieusement débattus et prescrits. La Junte abdiqua solennellement en faveur du nouveau pouvoir exécutif qui reçut le titre d'Altesse et fut délégué à Cristobal de Mendoza2, Juan Escalona 3 et Baltasar Padron. L'examen de ces questions préliminaires occupa plusieurs séances. On décida la création d'un conseil d'Etat, l'institution d'une haute cour de justice qui remplirait les fonctions de l'ancienne Audience et d'un tribunal dit « de vigilance » qui connaîtrait des crimes de haute trahison. Une amnistie générale fut accordée aux condamnés, un règlement voté pour l'attribution des bénéfices ecclésiastiques. On nomma des commissions chargées d'élaborer les codes ; Francisco Javier Ustaritz, Roscio et Martin Tovar Ponte entreprirent la rédaction du projet de Constitution. Quelques nouveaux députés vinrent prendre séance dans le courant d'avril. Les semaines s'écoulaient de la sorte et personne encore n'avait osé demander la discussion qu'il s'agissait en réalité d'établir avant toute autre. La pensée de l'indépendance était dans toutes les âmes, mais les mots qui la devaient exprimer s'arrêtaient sur toutes les lèvres. A la Société Patriotique, les Proceres et les congressistes eux-mêmes se sentaient cependant tenus à moins 1. Né à Caracas le 7 décembre 1774. Président du collège des avocats en 1809. Il émigra après la chute de la République en 1814. Nommé membre des Cortès espagnoles et vice-président de cette assemblée, il y soutint avec ardeur la cause américaine. De retour au Vénézuéla en 1824, il fut nommé recteur de l'université de Caracas. Il est mort le 17 juin 1843. 2. Né à Trujillo (Vénézuéla) en 1772. Émigré en Nouvelle-Grenade après la chute de Miranda, Bolivar le rencontra à Mérida en 1813 et le nomma gouverneur de cette province. Il fut quelque temps après gouverneur de Caracas. Il prit part à l'Assemblée des notables du 2 janvier 1814. En 1816 il était à la Jamaïque et collaborait à la campagne de presse qu'avait organisée le Libertador. Cristobal de Mendoza mourut à Caracas en 1829. 3. Né à Caracas. Prit part aux campagnes de la guerre de 1813 à 1826. Il défendit héroïquement Valencia en 1814 (V. infrà), fut membre du Congrès d'Angostura puis gouverneur de Coro et de Caracas en 1826. Mort en 1832.


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