Bolivar et l'Emancipation des Colonies Espagnoles : des origines à 1815

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BOLIVAR

vivaient des milliers d'habitants n'en comptent plus qu'une centaine, beaucoup ont disparu. Je viens de parcourir des chemins couverts de mourants, de cadavres et d'ossements sans sépulture. Des amas de cendres marquent l'emplacement des villages. La trace des terres cultivées s'est effacée. Les temples souillés s'écroulent... le sang, de tous côtés, ruisselle... Je n'ose vous décrire tout ce que j'ai vu et tout ce que j'ai pleuré. » C'est pourtant avec la flamme au cœur et l'inébranlable conscience d'un destin qu'il accomplira jusqu'au bout, que Bolivar a quitté ce théâtre dévasté de ses premières campagnes : « Je vous jure, mes chers compatriotes, que le glorieux titre d'Affranchisseur par lequel vos suffrages reconnaissants ont couronné mes efforts, ne m'a pas été en vain décerné. Je vous fais serment que vivant pour vous affranchir ou mourant à la tâche, je saurai le mériter toujours. Il n'y a pas de puissance au monde capable de m'arrêter sur la route où je suis engagé... Dieu réserve la victoire à la constance 1. » Ta ne cede malis, sed contra audentior ito, Quam tua te fortuna sinet... 1. Proclamation de Carupano, 7 septembre 1814, D., V., 964.

FIN


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