Bolivar et l'Emancipation des Colonies Espagnoles : des origines à 1815

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LE PRÉCURSEUR

nitivement l'étendard de l'Indépendance et déclareront la guerre à l'Espagne ! Ils ne négligeront pas, non plus, d'inviter tous les peuples de l'Amérique à s'unir en confédération. Ces peuples, déjà préparés à un tel projet, suivront avec empressement l'exemple de Caracas. » L'enthousiaste confiance qui transparaît à ces propos venait de ce que Bolivar était déjà certain d'avoir gagné Miranda à ses projets. Le Précurseur, s'adressant à la Junte vénézuélienne, l'avait informée dès le 3 août, en ces termes de sa décision : « Je demande tout d'abord à Vos Seigneuries de permettre au plus fidèle de leurs concitoyens de Les féliciter à l'occasion des événements mémorables et glorieux du 19 avril 1810, date qui restera la plus célèbre de l'histoire de notre pays et des annales du Nouveau Monde... La satisfaction que ces nouvelles ont provoquée parmi les meilleurs d'entre les Espagnols et les hommes bien intentionnés d'Europe est indicible... Je dois ajouter que le choix très avisé que Vos Seigneuries ont fait de D. Simon Bolivar et D. Luis Lopez Mendez, délégués auprès de cette cour, a pour beaucoup contribué à ce résultat. « Ces Messieurs, avertis dès leur arrivée à Londres des démarches précédemment engagées par moi au sujet des affaires mêmes qui les avaient appelés en Angleterre et s'autorisant de ces précédents, ont manœuvré avec tant d'habileté et de tact qu'ils se sont acquis beaucoup d'honneur et ont augmenté le crédit du pays qu'ils représentent... Je viens de mettre fin aux négociations que je poursuis ici depuis plus de vingt années en faveur de notre émancipation et de notre indépendance et j'ai sollicité en même temps du gouvernement britannique l'autorisation nécessaire pour retourner dans ma patrie. Je ne doute pas que le ministère ne fasse droit à ma juste demande et j'espère que Vos Seigneuries approuveront également les intentions que me dictent un zèle et des sentiments aussi naturels que patriotiques1... » 1. Miranda à la Junte Suprême. Londres 3 août 1810. D. II, 484.


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