Bolivar et l'Emancipation des Colonies Espagnoles : des origines à 1815

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CHAPITRE III LA GUERRE A MORT

I Pendant que ses lieutenants accouraient ainsi sur les points successivement menacés par les divisions espagnoles, Bolivar était, dès le milieu de janvier, revenu devant Puerto-Cabello afin d'y activer, une fois de plus, les travaux du siège. L'occupation de cette place devenait, en effet, indispensable dans la situation, chaque jour plus critique, où se trouvaient les patriotes. Privés de toute base d'opération sérieuse, réduits aux régions centrales de la province de Caracas où les royalistes étaient à la veille de pénétrer, les derniers champions de la République ne pouvaient envisager d'espoir qu'à la condition de s'emparer de Puerto-Cabello. Maîtres des arsenaux et des forteresses, à l'abri des murailles et groupés autour du Libertador, il leur serait seulement loisible de prolonger la résistance et de braver peut-être les efforts de l'ennemi. Aussi Bolivar s'employait-il, avec toute l'énergie dont il était capable, à ranimer l'esprit et l'ardeur de ses soldats. Il ne désespérait pas de parvenir, par surprise ou par force, à mener à bien son entreprise. Il se croyait assuré de la prochaine venue de Marino et comptait toujours sur un retour de la fortune. Malheureusement le dictateur de l'orient n'avait


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