Bolivar et l'Emancipation des Colonies Espagnoles : des origines à 1815

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BOLIVAR

en personne au secours de son lieutenant. Il quitta Caracas dans les premiers jours de novembre avec de nouvelles troupes et deux ou trois pièces de campagne. Plusieurs officiers de valeur faisaient partie de l'étatmajor de Bolivar, notamment le français du Cayla. Impatient d'en venir aux mains, le Libertador, qui rejoignait Urdaneta le 9 novembre, n'attendit pas l'arrivée d'un corps de cavalerie que devait lui amener le colonel Luis Rivas Dàvila1 et décida de livrer incontinent bataille. Le 10 novembre au matin, les patriotes se mettaient en marche à travers les fourrés de cactus qui tapissent le flanc du plateau de Barquisemeto sur lequel Cebâllos les attendait de pied ferme avec 500 hommes d'infanterie et 300 cavaliers. Les deux cents llaneros dont disposait Bolivar se jetèrent avec impétuosité sur les Espagnols et les dispersèrent en un clin d'œil. L'infanterie royaliste battit à son tour en retraite et le Libertador ayant occupé sans résistance les premiers faubourgs de la ville, fit sonner les cloches en signal de victoire et crut la bataille achevée. Cebâllos cependant avait rallié ses soldats. Les patriotes étaient loin de prévoir une attaque. Elle fut si soudaine et si vigoureuse que, malgré les efforts de Bolivar, d'Urdaneta et des autres officiers, les républicains, pris de panique, abandonnèrent la place. On les vit dévaler en désordre vers Gamelotal, poursuivis par les royalistes qui leur tuèrent près de quatre cents hommes, firent autant de prisonniers et s'emparèrent de deux canons, de trois drapeaux et de six cents fusils. Les cavaliers de Rivas Davila arrivaient à ce moment à Cabudàre. Ils protégèrent la retraite des restes de l'armée de Bolivar que leur chef ramena à Valencia, pendant qu'Urdaneta suivi tout au plus d'une centaine de soldats, allait se retrancher à San Carlos. Cebâllos put, dès lors, opérer sa jonction avec Yànez qui s'était posté vers le nord, à la tète de 1.500 hommes. 1. Né à Caracas. Il partit avec Bolivar qu'il avait rejoint à Curaçao en 1812, pour la Nouvelle-Grenade, fit la campagne libératrice de 1813 et fut tué au siège de La Victoria le 14 février 1814.


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