Bolivar et l'Emancipation des Colonies Espagnoles : des origines à 1815

Page 200

502

BOLIVAR

se présentaient donc devant la ville et, grâce à la vigueur de la première division grenadine, commandée par Girardot, s'emparaient des redoutes avancées de Las Vigias. Bolivar fit garnir aussitôt ces ouvrages avec les pièces d'artillerie qu'il avait amenées de Valencia, et put, le lendemain, ouvrir le feu sur les bâtiments de l'escadrille royaliste embossés devant la forteresse de San Felipe. L'arrivée fort opportune de trois chaloupes canonnières républicaines, qui vinrent occuper l'embouchure du fleuve San Esteban, à l'ouest de Puerto-Cabello, permit à Bolivar d'inquiéter sans relâche la ville et le fort où s'était réfugiée la garnison. Pendant ce temps les patriotes continuaient leurs travaux. Il y eut, du 26 au 29, plusieurs escarmouches sans conséquences. Enfin, le 31 août, à 10 heures du soir, Bolivar, ayant fait avancer deux divisions de troupes légères jusqu'au pied des bastions de la ligne de défense, tenta l'attaque générale. Les assiégés parvinrent à la repousser. Les pertes furent de part et d'autre considérables, plus importantes cependant pour les patriotes : ils eurent près de cent hommes et bon nombre d'officiers hors de combat. La garnison qui défendait la redoute du Mirador de Solano abandonna toutefois son poste; les républicains en firent prisonniers la plupart des soldats, ainsi que leur commandant Zuâzola, dont les abominables crimes durant la récente campagne des provinces orientales avaient épouvanté ses compatriotes eux-mêmes. Bolivar fit proposer à Monteverde d'échanger Zuâzola contre l'un des officiers républicains retenus prisonniers dans Puerto-Cabello. Mais le général espagnol refusa, et Zuâzola fut alors pendu devant les murs de la ville. Bien que très éprouvés par l'insuccès de leur tentative, les patriotes n'eussent demandé qu'à prendre une prompte revanche. Cependant les fièvres causées par la saison des pluies commençaient à sévir. On recevait aussi de mauvaises nouvelles des vallées du Tuy, où Francisco Montilla avait beaucoup à souffrir du soulèvement, des llanos où Bôves venait de mettre en déroute une colonne républicaine à La Corôna, près de


Issuu converts static files into: digital portfolios, online yearbooks, online catalogs, digital photo albums and more. Sign up and create your flipbook.