Bolivar et l'Emancipation des Colonies Espagnoles : des origines à 1815

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BOLIVAR

guerite par les soins du patriote Juan Bautista Arismendi 1 et commandée par un aventurier italien, Bianchi, dont on dit merveille, a bloqué la côte de Cumana et s'apprête à effectuer le siège de cette ville. Piar et Bermùdez ont, d'autre part, accompli des prouesses. Après avoir repoussé victorieusement les attaques successives des chefs espagnols les plus renommés, Zuàzola et Fernandez de la Hoz, attaqués devant Maturin par Monteverde en personne, ils ont remporté sur le capitaine général une victoire décisive (25 mai). Les Espagnols se sont repliés en désordre sur Caracas; Monteverde n'a échappé à la mort que par miracle Enflammé d'une magnifique émulation patriotique, Bolivar, après avoir envoyé le capitaine Francisco Ponce avec un escadron de cavalerie, porter ses encouragements aux insurgés de Cumana, décide son propre départ: « Je crains, écrira-t-il quelques jours après à Camilo Torres, que nos compagons de Gumana et Barcelona ne nous devancent en délivrant notre capitale et que nous n'arrivions pas à temps pour partager cette gloire avec eux. Mais nous allons comme la foudre et j'espère qu'aucun libérateur ne sera avant nous à Caracas 2 ». Si renforcé que se trouvât Bolivar par les recrutements opérés au cours de sa route, les obstacles qui lui restaient à surmonter étaient rien moins que négligeables : le capitaine Oberto avec les mille réguliers de la garnison de Barquisemeto et le colonel D. Julian Izquierdo derrière les remparts de San Carlos où se trouvaient réunis 1.200 hommes des meilleures troupes espagnoles, barraient, à l'est et à l'ouest, la route de la capitale. En admettant même 1. Né à Asuncion, capitale de l'île Marguerite en 1770. Gouverneur militaire de Caracas en 1814, il y présida à l'exécution de 800 prisonniers espagnols. Il lit ensuite la campagne d'orient, se réfugia à l'île Marguerite après la chute de la seconde république vénézuélienne. En 1817 et 1818, Arismendi combattit en Guyane, dirigea la campagne de Rio Hacha en 1821 et se distingua aux combats du Carmen, de Riofrio et de la Ciénaga en 1823. 11 réunit en 1828 la Junte de Caracas qui, le 23 et le 20 novembre, déclara le Vénézuéla séparé de la Nouvelle-Grenade. 2. Lettre à Camilo Torres. San Carlos, 25 juillet 1813. LARRAZABAL, p. 188,


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