Bolivar et l'Emancipation des Colonies Espagnoles : des origines à 1815

Page 108

410

BOLIVAR

Wellesley, son frère, ministre britannique à Cadix, de faire accepter par les Cortès la médiation anglaise. C'était d'ailleurs pour l'Angleterre une nécessité primordiale que de demeurer attachée à la politique si heureusement observée par elle jusqu'alors et qui consistait, on le sait, à ménager sa clientèle américaine et à tirer, en même temps, de l'appui consenti à l'Espagne, des avantages et des compensations. Pendant les deux années que durèrent les négociations, le Foreign Office revient sans cesse, dans sa correspondance avec sir Henry, et ce dernier insiste continuellement dans ses notes au ministre d'Etat espagnol, M. de Bardaxi, sur l'importance des secours, en argent, en armes, en munitions, accordés par l'Angleterre à son alliée. Il signale la nécessité de reconnaître ces sacrifices par la conclusion du traité de commerce et désire que la médiation britannique soit étendue à toutes les Colonies, à la Nouvelle-Espagne surtout, tenue pour la plus riche d'entre elles. Le cabinet de Londres n'ignorait rien des répugnances de la métropole à cet égard. Dès le mois de juillet 1810, sir Henry avait indiqué à son gouvernement que les négociants de Cadix « et probablement l'Espagne tout entière », s'opposeraient à ce que la liberté commerciale avec le Nouveau Monde fût accordée à d'autres qu'aux Espagnols1. Les Anglais savaient aussi que les sentiments de leurs alliés n'étaient point exempts d'arrière-pensées. Peu après le départ du commissaire royal pour la Côte-Ferme, sir Henry se procurait le texte des instructions secrètes remises par le conseil de régence à Cortabarria et les envoyait à Londres2. Il 1. Sir. H. Wellesley au marquis Wellesley. Cadix 11 juillet 1810. F. 0. Spain 96. 2. H. Wellesley au marquis Wellesley. Isla de Leôn, 5 nov. 1810. F. 0. Spain 98, n° 113. Le texte des instructions de Cortabarria, datées du 31 août 1810, fut remis à Wellesley par le député de SantaFé, Mejia. Ce texte était d'ailleurs parfaitement conforme à l'original conservé à Séville. Archiva de Simàncas. Estante 133. Cajon 3. Legajo 12, page 124 et dont une copie certifiée se trouve au British Museum (Venezuela. Arbitration transcripts. Vol. XXXIX, 1798-1811. B. Additional 36. 352).


Issuu converts static files into: digital portfolios, online yearbooks, online catalogs, digital photo albums and more. Sign up and create your flipbook.