LOYALISME COLONIAL
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dent aux premières victoires, que Napoléon est entré à Madrid, que la désorganisation et la discorde sont partout et que les Juntes successives, dont on voit arriver ici les délégués les uns après les autres, sont impuissantes à se faire respecter. Chacun de ces délégués « venait demander la soumission et les secours des fidèles sujets d'Amérique ». Les impôts écrasaient cependant ces populations trop longtemps et trop profondément travaillées par les partis successifs pour ne pas offrir désormais une proie facile à celui qui saurait, le moment venu, faire preuve d'énergie et de décision. « Si le rétablissement des Bourbons tardait trop à s'effectuer, je crois pouvoir affirmer, écrit à son départ de Caracas le capitaine Beaver, que les habitants de ce pays se donneront d'eux-mêmes l'indépendance 1. » Cela est aussi vrai du reste de l'Amérique. La Révolution y est accomplie de fait dans toutes les consciences, et ceux qui se sont donné pour tâche d'en proclamer l'avènement et d'en assurer le triomphe, sont partout à leur poste de combat. 1. Juillet 1808, R. O. Admiralty. Leewards Islands, N" 329.