Bolivar et l'Emancipation des Colonies Espagnoles : des origines à 1815

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LOYALISME COLONIAL

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duits de tous pays autres que la Grande-Bretagne et les Etats-Unis, acquitteront à leur entrée dans le territoire, un droit additionnel de 10 p. 100 à celui dont seront taxés les articles importés par les navires et commerçants britanniques 1 ». Il n'était guère possible d'aventurer de plus vagues promesses et de négocier à moins de frais. Ce fut l'avis de lord Seaxhort et du général Bowfer, commandant des troupes de terre de la Barbade, qui, sans oser pourtant désapprouver les engagements souscrits par l'amiral Cochrane, tentèrent du moins d'en réduire l'importance et de gagner du temps. Miranda rencontra ainsi de grandes difficultés dans les recrutements qu'il entreprit d'effectuer à la Barbade et à la Trinidad. Les gouverneurs invoquèrent la nécessité de ménager les susceptibilités des nombreux commerçants espagnols et français de Bridgetown et surtout de Portof-Spain : l'appel aux armes ne devrait porter aucune signature. L'armement des navires promis traînait, d'autre part, en longueur. Les préparatifs ne purent être achevés que dans la dernière semaine de juillet. Bien que cette nouvelle expédition fût loin de répondre à l'importance que lui souhaitait Miranda, elle était cependant mieux organisée, mieux composée surtout que la première. Les enrôlements avaient porté l'effectif des troupes de débarquement à un peu plus de 600 hommes y compris les officiers, parmi lesquels il y avait « une trentaine de personnages respectables et valeureux 2 ». On y relève les noms d'anciens émigrés français, tels que le colonel comte de Rouvray, les capitaines de Loppenot, de Belhay et de Frécier; l'escadre comprenait le Leander portant 16 canons, la Lily, l' Express, l' Attentive et le Prévost, 12, 4 transports et un brick chargé de vivres. Ces navires emportaient encore une quantité considérable d'armes de toute espèce qui devaient servir aux volontaires vénézuéliens, sur la coopération desquels Miranda comptait plus que jamais. 1. Accord signé le 9 juin 1806 à bord du Northumberland par Miranda et Cochrane. R. O. Admiralty Secretary. In letters, N° 256. 2. The history of D. F. Miranda, etc., op. cit. Lettre XVI.


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