Bolivar et l'Emancipation des Colonies Espagnoles : des origines à 1815

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ORIGINES DE LA RÉVOLUTION SUD-AMERICAINE

d'années de plus que Simon Bolivar, lui fut donné en attendant comme professeur. Bello était, en effet, un véritable petit savant. Ses succès scolaires, dit l'un de ses biographes l, lui avaient valu par toute la ville une si grande réputation que les familles le sollicitaient d'instruire leurs enfants. Il apprit à Bolivar, dont l'intelligence déjà remarquable rachetait les défauts du mauvais écolier qu'il continuait d'être, un peu de géographie et d'arithmétique. Pendant ce temps Andûjar, auquel, faute de mieux, on avait adjoint un autre capucin le Père Negréte, lui enseignait la grammaire et un ami de la famille, Guillermo Pelgrôn2, l'initiait au latin. Un jeune caraquenais, dont la parole élégante et facile, l'érudition et surtout les théories politiques attiraient, depuis quelques semaines, l'attention des familiers de 1' « académie » des Ustaritz, Simon Rodriguez, venait cependant d'arriver fort à propos d'un longvoyage à l'étranger, pour tirer d'embarras les parents de Bolivar. Don Miguel Sanz séduit à son tour par les qualités de ce jeune homme, donna son assentiment et Bolivar eut dès lors et pour longtemps un maître et un ami. C'est une singulière figure que Simon Rodriguez 3. au service de la République du Chili, fut secrétaire de la légation chilienne à Londres (1822-1824). Sénateur, directeur du ministère des relations extérieures, puis recteur de l'université de Santiago de 1843 jusqu'à sa mort. L'Académie Espagnole le nomma membre honoraire en 1851. Bello a laissé d'innombrables écrits. Ses poèmes comptent parmi les plus belles productions de la langue espagnole. Il rédigea le Code Civil Chilien et publia de nombreux ouvrages parmi lesquels il faut citer Lecciones de Ontologia y melrica (1835), Principios de Derecho International (1844) et Gramàtica de la lengua castellana (1847). 1. AMUNATEGUI, Vida de D. Andrés Bello, op. cit., p. 26. 2. Pelgrôn (Guillermo) fut l'un des acteurs principaux de la journée du 19 avril 1810 à Caracas. Cf. liv. II, ch. II, §3. 3. AMUNATEGUI, Biografia de Simon Rodriguez, Santiago de Chile 1876. Libro de el Centenario, Bogota 1884, p. 73. — O'LEARY,Mémorias ch. 1, et Correspondencia, etc., t. I, pp. 350 et ss. et t. IV, p. 362; t. IX, p. 511; t. XXIX p. 341 ; t. XXX, p. 108. — J. GIL FORTOUL. Préface à l'ouvrage de SCHRYVER, Esquisse de la Vie de Bolivar, Bruxelles 1899. — ROJAS, Leyen das historicas. t. II, pp. 262 et ss. — ELOY G. GONZALEZ, Al Margen de la Epopeya, p. 25. — MITRE, Historia de San Martin, t. III, ch. XXXVI, etc.


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