Bolivar et l'Emancipation des Colonies Espagnoles : des origines à 1815

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LE SERMENT DU MONT SACRÉ

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la Real Compania Guipuzcoana parvint, en dépit des excès et des fautes de ses agents, à développer dans le pays, les éléments d'une prospérité que précisa la renaissance bourbonnienne. Enfin, les missions des Pères capucins, fondées en vertu de cédules royales, dès la fin du dix-septième siècle, dans les llanos de la Guyane et qui réunirent jusqu'à 25.000 i ndiens, n'eurent presque toujours en vue que le « bien-être des indigènes et la grandeur de l'Espagne1 ». La pénurie des exploitations minières fit toutefois négliger le Vénézuéla pour les colonies plus riches. En même temps que les Anglais et les Hollandais établissaient, surtout dans la Guyane, une contrebande à laquelle les habitants étaient durement asservis, les gouverneurs allemands et les capitaines espagnols, que possédait la même fureur d'enrichissement, se livraient à d'abominables cruautés sur les peuplades indiennes, dont la pacification ne fut d'ailleurs à peu près obtenue que vers le milieu du dix-huitième siècle. La première partie de l'histoire du A énézuéla est beaucoup plus riche que celle des autres régions des Indes Occidentales en explorations folles d'audace, en équipées magnifiques et en terribles aventures. Pendant cent cinquante ans, les exploits des Alfinger2, des Lope de Aguirre, d'Hohermuth 3, que « la fièvre de l'or », dit Herrera 4, « torturait au point qu'il en devint fou fu1. HUMBERT, les Origines Vénézuéliennes, op. cit., p. 335. 2. Ou, suivant l'Allgemeine Deutsche Biographie, DALFINGER (Ambroise), aventurier allemand, fut chargé par les Welser d'Augsbourg d'aller occuper avec le titre de gouverneur, la côte du Vénézuéla. Parti de Séville en 1528, il aborda à Coro et fit en 1530 et 1532, des expéditions dans l'intérieur; durant la dernière, il atteignit le Magdaléna, et blessé dans un combat avec les indigènes, il revint mourir à Coro. 3. HOHERMUTH (Georges), connu aussi sous le nom de Georges de Spire, mort en 1540. Aventurier allemand, envoyé par les Welser pour remplacer comme gouverneur, Juan Alemàn, mort en 1533; il quitta San Lùcar en 1544, aborda à Coro l'année suivante et partit immédiatement pour une grande expédition dans le sud qui dura jusqu'en 1538 et au cours de laquelle il atteignit les affluents de gauche de l'Orénoque. Il mourut au moment de partir pour une nouvelle expédition. 4. ANTONIO DE HERRERA, Historia General de los hechos de los Castellanos en las islas y tierra firme del Mar Oceano, 4 vol. in-f°, Madrid, 16011615. Cité par HUMBERT, l'Occupation allemande, etc., op. cit., p. 56.


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