Œuvres. Tome deuxième

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FEUILLETON DE

L'A VENIR

du 12 Juin 1907. N° 1.

LES TRIBULATIONS D'UNE « TOURNURE »

A MA FEMME Vous rappelez-vous le temps où toutes ces dames, jeunes et vieilles, belles et laides, portaient « tournure ». — Pour ma part, je le regrette un peu, ce temps, car il m'a procuré de bien douces joies, m'a causé de bien agréables surprises, a fait bien souvent monter le rire à mes lèvres et était pour moi un sujet d'étude toujours nouveau. — Mais voulez-vous me permettre de vous demander, ami lecteur, si vous eûtes jamais l'honneur ou le plaisir — à votre choix — d'avoir en main une « tournure » et de l'examiner tout à votre aise ? — Votre question est oiseuse, me répondrez-vous ? — Je le comprends sans peine, car il ne faut être ni mari, ni frère, ni cousin, ni amoureux, ni curieux surtout, pour n'avoir vu même une fois, mais là ce qu'on appelle vu, cette petite machine que les dames se mettaient quelque part pour avoir des rondeurs qui donnaient envie de les tâter, comme dit l'oncle Jacques du « Petit Bob. » A cette époque j'habitais, place Gourbeyre, noir loin de la caserne de Gendarmerie,


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