Œuvres. Tome deuxième

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patiente, courageuse, le supplice bar|bare qui doit finir ses maux. Déjà les dents d'agouti avec lesquelles on doit lui faire des excoriations par !out le corps, sont dans un coui ; déjà le bû|cher s'apprête, le jus du piment se jprépare, les flèches sont aiguisées.| La toubana est pleine d'une foule cupieuse, impitoyable, qui veut voir le hamac dans lequel est suspendu l'Arouage. Le ouïcou coule à plein coui.i Pakiri veut faire dignement les cho-i j ses. Des chants de joie se font entendre. Mais l'ivresse arrive qui les fait; cesser, les éteint, puis le sommeil, le sommeil lourd de l'ivresse. C'est le moment. i — Tu l'aimes, a demandé Oualou à sa sœur ? — Oui, et toi ! — Moi ? tu le sauras plus tard. Elles se lèvent et marchent en silence ou plutôt glissent comme des ombres. Elles arrivent près de la toubana. La sentinelle est endormie. L'ivresse a fermé ses yeux ; son boutou git à ses côtés ; son arc est détendu, les flèches éparses. Elle ne peut rien entendre ; elle se réveillerait qu'elle ne pourrait rien faire. Les deux jeunes fiiles passent près d'elle, légèrès et vives comme l'oiseau ; elles franchissent le seuil de la toubana. Délier l'Arouage, le sortir de son lit suspendu, lui faire comprendre qu'elles sont venues pour le sauver, le Prendre, le transporter jusqu'au riva-


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