d'un cauchemar affreux, il articula faiblement quelques sons. Ses filles le couvraient de baisers. Son vieux père pleurait. Bien douces larmes, celles que la joie fait verser ! Quand Pakiri eut repris ses forces,] quand il eut bu un large coui de ouïcou, il s'assit sur la table : — Par quel miracle, par quel hasard heureux suis-je encore au milieu de vous, demanda t-il ? —- Tu nous a été apporté mourant, lui répondit son pèr e. — Et par qui ? — Par ce jeune homme, notre ennemi. Et Mayobou lui amena l'Arouage qui jusqu'alors, était resté dans l'omore, assis sur sa bille de bois, ne portant nulle attention à la scène que; nous venons de raconter. —- Lui ! exclama l'Ouboutou, lui ! c'est impossible. i — Cela est cependant, fit l'Arouage d'un ton fier et calme. Un éclair s'alluma dan* les yeux de] Paki ri, il bondit comme un cheval] arabe de pur sang qui sent entrer dans ses flancs l'éperon du cavalier ; ses dents s'entrechoquaient. Il devint ; affreusement pâle. — Tu mourras, dit-il au jeune homme ! —Je le savais, répondit ce dernier. Et d'une voix mâle, vibrante, ii entonna le chant de guerre de sa nation.