Œuvres. Tome deuxième

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lit mon âme d'effroi et de terreurs, ' Mon pauvre fils î ô Mapoya! apaisez votre courroux, daignez écouter mal prière, mes supplications ! Bon Icheri, protégez-le, sauvez-le de la fu ! reur des éléments !... Un sanglot longtemps contenu coupa la parole au vieillard dont la tète belle et fière se courba tristement j Deux sanglots répondirent au sien. Il se retourna. Les jeunes filles, auxquelles nul ne faisait attention, étaient ' toujours dans leur attitude suppliante et douloureuse. Il les regarda longtemps, avec amour, puis : — Oual ou-couma, Illehüe-Arabou, dit-il, venez ici, mes filles, mes douces fleurs, mes craintives colombes. Elles obéirent et vinrent se mettre ' l'une à sa droite, l'autre à sa gauche. j On eut dit le Passé souriant à l'Avenir. j — Ne pleurez pas, enfants, fit-il d'une voix douce, grave, modulée, essuyez les larmes qui obscurcissent vos yeux. Tout à l'heure, j'ai été faible ; je me suis oublié, j'ai pleuré j Mais Akambouc est grand, puissant, miséricordieux ! Il ne permettra pas' que votre père, mon fils, périsse. Du courage ! Toi Oualou-couma ton nom veut dire Etoile-du marin. Ton père t'invoquera et les flots soulevés se calmeront à ton nom. j Comme pour donner raison aux 'Paroles du vieillard, des coups vio-


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