Œuvres. Tome deuxième

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Accroupis en silence autour dut foyer qui jetait sur eux ses rayons» incertaines les Caraïbes prêtaient} l'oreille aux bruits du dehors. Les plus jeunes, avec cette insouciance! • qui caractérise la jeunesse, haussaient les épaules à chaque éclat de tonnerre, tandis que les vieux se regar-j daient tristement et n'osaient sel communiquer leurs pensées. Dans un coin de la toubana, seules, isolées, deux jeunes filles, les larmes aux yeux, invoquaient en silence Icheri, le dieu bon. On eût dit les statues animées de ia Prière et de' l'Invocation. Et l'ouragan redoublait de fureur,' menaçant à chaque instant d'emporter les chevrons de ia toubana et les j feuilles de latanierqui la recouvraient. ; Un silence de mort régnait parmi: tous les assistants. — Un vilain temps, fit tout à-coup I Mayobou, bien vilain temps ! Le; Grand-Esprit n'est pas content de nous. Qui donc a pu «l'offenser au] point de soulever ainsi sa colère? qui donc s'est départi du respect que toute créature lui doit? Oh! maudit soit] celui qui ne respecte pas Akambouc tôt ou tard il est puni. Et nos guerriers, continua-t-il en donnant un autre cours à ses pen*) sées, que vont iis devenir si la tem-| pête les a surpris au milieu de l'océan? un pressentiment sinistre rem-


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