Œuvres. Tome deuxième

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yeux expressifs pétillaient comme le feu I ses cheveux noirs, abondants, dans lesquels on voyait courir ça et là quelques fils d'argent, peignés en bandeaux et formant quatre boucles à la nuque, conser vaient encore leur aspect vraiment magnifique ; elle avait un port de reine ; sa taille était longue, flexible et chacun de ses mouvements revélait, si l'on peut dire, la souplesse mêlée à la grâce. Ses filles étaient l'une, blonde et l'autre brune. On les appelait, d'un petit, surnom comme les créoles aiment tant à appeler leurs enfants, Vava et Loulouse. Valentine et Louise. Elles étaient belles, chacune à sa manière, mais étaient loin de ce qu'avait dû être leur mère dont elles ne possédaient ni les traits fins, ni la grâce, ni le sourire, ni enfin cet ensemble de noble fièrté qui faisait, dans sa jeunesse, comme un essaim d'admirateurs autour d'elle. Nous nous mîmes à table pour le souper, et comment en arrivâmes-nous là ? je ne saurais le dire, mais nous vînmes à causer d'esprits, de visions, de revenants, que sais-je encore ? — On dit qu'il y a des esprits dans cette maison ; mais, ma foi / je mentirais si je disais que j'y ai vu quoi que ce soit, dit Mme Lilice tout en pelant une mangue. — Et tu n'a pas peur, fit étourdiraient Loulouse ; mais que dirais-tu donc si ru


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