Œuvres. Tome deuxième

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J vent d'un amoureux regard lorsqu'elle s'en revient du puits, son outre pleine sur la tête et que soutiennent ses bras, anses d'amphore taillées dans le marbre le plus pur. I Mais que lui importent les soupirs, les regards, les doux propos de tous ces hommes. j Elle aime Abna ! N'est-ce pas lui qui l'a recueillie ? ne l'aime-t il pas par dessus toutes j choses ? ne fait-il pas tout pour lui plaire ? Et quand le soir, il rentre de la chasse, son premier regard,son pre- j mier sourire, sa première parole n'est-elle pas pour elle ? ses plus beaux oiseaux, ses plus belles fleurs, ses plus doux fruits, tout cela n'estil pas pour elle encore, pour elle seu-i le. VIII I — Mère, dit un jour Abna, je veux| savoir si Méloa m'aime. Il est temps d'en finir. Je la vois si folle, si volage, si insouciante, que je doute de son cœur. Le mien se brise de douleur...


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