Œuvres. Tome deuxième

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Marie-Louis eût vécu ainsi jusqu' à la fin de «es jours, sans se préoccuper de sa situation irrégulière, lorsqu'une de ces personnes qu'on appelle « maîtresses d'instruction » et dont le métier consiste à apprendre le catéchisme aux petits enfants, I vint la trouver et lui dit qu'une femme comme elle ne pouvait indéfiniment vivre dans le désordre et qu il était temps de songer à « se convertir » . — Pour cela, ma chère, objecta Marie-! Louise, faudrait-il encore que je sois mariée? — Jean-Paul peut bien vous épouser, lui répondit la visiteuse, il y a si longtemps que vous vivez ensemble / — Je ne pourrai jamais le lui demander. —Il le taut pour le salut de votre âme. — Savez-vous que la mort ne s'annonce pas et qu'elle vient au moment où l'on s'attend le moins. Réfléchissez, ma fille, il y va de votre bonheur éternel, je vous ' de répéte. — Non, fit Marie-Louise quand la « maîtresse d'instruction » fut partie, je ne pourrai jamais ! Et pourtant, reprit-elle après un moment de réflexion, quel obstacle pourrait s'opposer à notre mariage ? Ma première faute ? mais j'étais jeune alors, sans expérience, sans conseil, sans guide, j'ai aimé croyant que j'étais payée de retour ; je me suis donnée, sans prévoir, ni calculer les conséquences de. ma chute.


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