Œuvres. Tome deuxième

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par se donner des manières polies, aisées, bref tout ce qui faisait de lui un homme presque distingue. On le citait pour sa politesse, ses façons aimables et enjouées et il était fier de jouir de l'estime de tous. Employé depuis plus de dix ans, en qualité de garçon de magasin, chez un des principaux négociants de la ville, il a vait su, par la droiture de son caractère, par son honnêteté devenue proverbiale, s'attirer l'aftection de son chef qui lui té moignait des égards, des prévenances, des attentions qu'il n'accordait pas d'ordinaire, même à ses principaux commis. Jean-Paul, faubourg de Nozières, au Jardin des Plantes, avait, du fruit de ses économies, patiemment amassées dans le coffre-fort de son patron, acheté une petite maison qu'il avait fait réparer — car elle était bien délabrée au moment, de l'acquisition — et même agrandir. 11 vivait; à heureux et content et dans la cour, unegrande cour en contre-bas qu'il avail fait combler peu à eu : il y avait planté quelques cocotiers, un citronnier, un manguier et iustallé une sorte de jardin et o,. tout à côté des piments, des radis, des laines, car il savait mêler l'unie à l'agréable, s'epanoui-saient quelques rosiers communs, des crêtes-de-coq, du jasmin, ; un réséda, des violettes, voire des bégonias... C'était la demeure du sage, petite, mais commode. Il tenait lui même son pe'it ménage ; tout était relusant depropreté, tout offrait


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