Œuvres. Tome deuxième

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' l'ancien causaman ? Latchimy était coquette, d'une coquetterie qui n'avait pas sa paredle. Je n'avais pas voulu qu'elle portât ces affreuses robes de chambre en zinga ou en indienne que l'on donne aux immigrantes au moment de leur arrivée sur une habitation. Je lui avais acheté de la toile et du coton avec lesquels elle s'était fabriqué des (( dchilé » en assez grand nombre. ■ Elle me paraissait plus mignonne, plus • élégante, plus jolie enfin dans le costume de son pays qui laissait voir ses beaux bras qu'on eut dit détachés d'une statue antique. Ce premier cadeau avait réveillé en elle une foule d'appétits que je m'étais empressé de satisfaire. Un jour, je a trouvai toute maussade. Je compris. ! C'était toujours ainsi qu'elle débutait lorsqu'elle désirait quelque chose, ou qu'un nouveau caprice lui passait par la j tète. — Latchimy est fâchée aujourd'hui, dis-je, je m'en vais. Et je fis mine de me retirer. Elle courut après moi, me saisit i par le bras et me fit asseoir à ses côtés. — Toi, aimer beaucoup Latchimy? me j demanda-t-elle avec ce sourire charmant, ce regard à demi voilé qui allumait un brasier dans mes veines. — Tu le sais bien, lui dis-je de ma voix la plus passionnée. j — Toi, veux faire plaisir à Latchimy ? — Toujours, toujours, murmurai-je fondant mon regard dans le sien. — Eh bien ! Latchimy veut que tu lui donnes des « boulackque » (anneaux d'o-


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