Œuvres. Tome deuxième

Page 170

te qui coulait dans mes veines, je sentais bien que le dernier mot du bonheur n'avait pas encore été prononcé, et que tout ne s'arrêtait pas à ces serrements de 'mains, à ces baisers, à ces caresses dont nous étions si prodigues l'un pour l'autre. Ce n'est pas que Latchimy fût d'une conquête bien difficile ;. mais elle avait conscience de sa valeur et, défendait sa vertu, quoiqu'un fond elle n'en fît pas grand cas, comme toutes celles, de sa race. Elle avait des moments d'abandon charmant. mais elle se seprenait aussitôt, allumant lour à tour le désir et la colère ; souvent ses lèvres humides se rapprochaient des miennes comme pour quémander un baiser, puis soudain toute honteuse, elle baissait la tête, prête à pleurer, ainsi qu'une enfant surprise en flagrant délit de mensonge. Elle me rendait fou ; et quand elle voyait un éclair luire dans mes yeux. ' une flamme plus intense briller dans mon regard, un tressaillement secouer tout mon être, elle se faisait tome craintive, toute peureuse, elle avait l'air d'être épouvantée de l'agitation q'uelledevinait en moi et semblait mettre sa faiblessesous la protection de ma force. Alors, toutes mes ardeurs tombaient sous son regard suppliant' qui me troublait jusqu'au fond du cœur. Mais cela ne pouvait toujours durer ainsi. Je le comprenais bien. Je résolus donc d'avoir par la ruse ce que l'on semblait me 'soustraire avec un soin si jaloux. N'étaisje pas, d'ailleurs, autorisé à le l'aire par la façon — j'allais dire le sans-gêne — avec laque lle, agissait envers moi la fille de

J


Issuu converts static files into: digital portfolios, online yearbooks, online catalogs, digital photo albums and more. Sign up and create your flipbook.