Œuvres. Tome deuxième

Page 155

FEUILLETON DU JOURNAL L'UNION

N° 4

COMMIT JE ME SUIS MARIE ( Suite et fin.)

Un roulement sourd se fit entendre auquel succéda immédiatement comme un véritable éclat de tonnerre ! ... Du coup, la musique cessa ; les danseurs, qui valsaient éperdûment, s'arrêtèrent et se retournèrent de notre côté. Des chuchotement se firent entendre parmi les messieurs et des rires étouffés parmi les dames que cachaient mal leurs éventails. Alors, m'inclinant gracieusement devant Mlle Louise, souriant, bon enfant, je lui dis, avec le calme d'une conscience pure, à mi-voix, mais de façon que chacun pût entendre : — Si vous avez honte, mademoiselle, dites que c'est moi . . . Alors, son visage devint aussi blanc que cire, ses grands yeux étonnés me regardèrent fixement, comme une égarée et, portant la main à son cœur, elle tomba sans connaissance. Un an plus tard, j'épousais Mlle Louise. Et voilà comment je me mariai. LÉON

BELMONT.


Issuu converts static files into: digital portfolios, online yearbooks, online catalogs, digital photo albums and more. Sign up and create your flipbook.