Œuvres. Tome deuxième

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endormie ; un ruisseau, dans l'onde duquel—se miraient les étoiles, mur murait sa chanson mélancolique et. douce, et l'oiseau, sous la feuillée, se taisait rêveur. \ Ce silence, ce calme, ce recueille-, ment, cette brise parfumée qui l'éni- i vre, le murmure du ruisseau la fraîcheur de la nuit, cette harmonie du vent dans les arbres, cette symphonie sublime qui de la terre monte au ciel, tout l'invite au sommeil, et Méloa s'endort, insoucieuse, sur un lit de mousse et parmi les fleurs, fleur elle-même ! III Combien de temps dura son sommeil ? quels doux rêves vinrent la visiter ? quelles pensées agitèrent son sein qui se soulevait et s'abaissait tour à tour ? quels mots entrecoupés murmurait-elle tout bas ? quel souvenir fait se plisser son front ? revitelle le ciel qu elle avait perdu par sa faute, Dieu qu'elle avait offensé, les saintes phalanges dont elle était l'ornement ?


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