Oeuvres : Un bonheur impossible. Tome premier

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je pus réussir à calmer ses cris, à la consoler. Je la portai ensuite à sa mère. — Vous avez toutes les bontés, Raoul, ! m'a-t-elle dit, me récompensant de ce que j je venais faire par un regard humide et plein de reconnaissance, Dieu a été pro digue envers vous. Heureuse sera la femme qui vous possédera ! ! — Vous le serez, Pauline, ai-je fait à j mon tour, car plus que toute autre, vous le méritez. Ma mère m'a alors embrassé. — Raoul, m'a-t-elle dit, je suis fière de t'avoir pour fils. Tu es un noble cœur et, s'il exauce mes prières, Dieu ne peut manquer de te bénir, de te rendre heureux. Il se faisait tard, nous sommes rentrés à la ferme. Aujourd'hui un an qu'elle m'appelait à son secours. Date fatale pour elle et pour moi... Que de choses depuis ! quel changement, Pauline semble avoir oublié cette date douloureuse... Elle ne m'en a pas parlé du moins. Oh! qu'elle oublie, qu'elle ne se souvienne plus, que ce passé douloureux s'efface à to.ut jamais de sa mémoire et peut-être, qui sait ? pourra-telle goûter encore des instants de bonheur et croire à la vie. , « Au secours, Raoul, ausecours ! » m'écrivait-elle déjà folle, mais conservant) encore un reste de raison. Ce billet est là, devant mes yeux. Je le vois, je le tou che et, cependant je ne veux pas y croire j tant la réalité qu'il porte dans ses plis, me parait impossible, et si je puis m'exprimer ainsi, tant j'ai souffert et pleuré de puis le jour où il me parvenait. Souffrir ! que de choses renferme ce j

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