Oeuvres : Un bonheur impossible. Tome premier

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— Où suis-je, demanda-t-elle à ma mère qui ètes vous, madame, et vous, monsieur? j —Vous êtes... chez moi, mon enfant, lui répondit ma mère. — Mais qui êtes-vous, madame, fit-elle de nouveau en joignant les mains ? — Je suis... Ma mère hésitait. — Au nom du ciel, madame, parlez, je vous en conjure, je vous en prie, dit-elle d'un ton suppliant. — Eh bien ! mon enfant, je suis... je suis la mère de Raoul. — La mère de Raoul ! Elle cacha sa figure dans ses deuxmains et sembla réfléchir profondément. ! Ma mère regarde M. Relan. Ce regard voulait dire : « Croyez-vous qu'elle ait complêtement recouvré la raison ?... Elle s'étonnait, la bonne femme, du peu d'effet que produisaient ses paroles. Tout à coup : — Oh ! je me souviens, s'écria Pauline avec un cri déchirant, un cri que j'entendis de la salle voisine et qui me remuai profondément. Epuisée par cette émotion violente, sa! tête retomba sur l'oreiller : elle fit entendre un sanglot déchirant qui me brisa le cœur. Je me précipitai dans la chambre et courus vers le lit où la pâle figure de Pauline évanouie se détachait sur l'oreiller, j plus blanche que la neige. Ma mère m'arrêta. M. Relan me fit sortir. Il fallut plusieurs heures pour rappeler la pauvre créature à la vie. Mon nom fut i le premier qu'elle prononça. Penchée' vers elle, les yeux baignés de larmes, ma mère la contemplait avec un ineffable


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