Oeuvres : Un bonheur impossible. Tome premier

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m'avait déjà impatientée. Je ne fis donc aucune réponse à ia dernière question qui m'était posée. Votre ami ne s'en déconcerta point, car il me regarda avec des yeux pleins de je ne sais quelle expression étrange et me dit : —« Vous êtes la maîtresse de Raoul? Oh ! Raoul, cette insulte m'a trouvée sans force et sans courage. Je me suis levée et, jetant sur votre ami un regard plein de dédain et de mépris, je suis sortie. Arrivée dans ma chambre, les larmes me suffoquaient ; je sentis mes genoux se dérober sous moi; je tombai sur une chaise en sanglotant et je cachai ma rougeur dans mes deux mains. Combien de temps suis-je restée dans cet état ? Je ne saurais vous le dire, Raoul J'étais morte. Quand je levai les yeux, ce monsieur était debout devant moi, les bras croisés. Je jetai un cri d'effroi. — « N'ayez aucune peur, mademoiselle m'a-t-il dit, je ne vous veux pas de mal. Je suis l'ami de Raoul ; je m'appelle Arthur de la Perrotière. —■ Msnsieur, lui ai-je répondu, c'est mal à vous de poursuivre une pauvre fille sans défense. Je ne suis pas la maîtresse de M, Raoul, je ne suis que son amie, sa sœur. — Vous la sœur de Raoul, s'est-il écrié mais cela est impossible ! » puis, riant aux éclats, « la chose n'est pas si impossible que je le crois, a-t-il ajouté, Raoul ne sera jamais qu'un disciple de Platon.» Il a voulu me prendre la main. — Sortez, monsieur, ai-je fait d'une j voix pleine de colère et en lui montrant la porte, sortez, vous dis-je ] 11 est sorti en se mordant les lèvres.


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