Oeuvres : Un bonheur impossible. Tome premier

Page 38

grands soins, il y a longtemps que je serais près de toi. Oh ! que je souffre, Pauline ! Si tu savais ce qui se passe en moi, tu aurais pitié de ton Raoul. Avec quelle impatience , j'attends une lettre de toi ! Ne serait-ce qu'une ligne, un mot, un seul, cela suffirait à mon bonheur ! J Chaque jour, quand je vois arriver le facteur, il se passe en moi quelque chose d'étrange ; mon cœur précipite ses battements ; c'est de la joie, c'est de l'espoir, de l'anxiété, de la peur, du découragement, c'est ce quelque chose enfin qui n'a de nom clans aucune langue. Et quand ; je reçois des lettres, comme j'en brise vite le cachet ! Comme l'émotion me ga-, gne ! Comme je tremble ! mais, hélas ! Ces lettres me parlent d'affaires et je n'y trouve que déception et ennui. Alors, je sens des larmes couler le long de mes 'joues, et toute la journée jè suis si triste, que ma mère s'en inquiète, m'interroge et me reproche de ne pas avoir confiance. en elle. Pauvre mère! Adieu, Pauline ! Je ne te dis pas de m'é- ' crire : je souffre et j'attends. Pauline à Raoul 10 juin 18... J'ai reçu vos lettres, Raoul, je les ai lues et relues ; maintenant je les connais par cœur. Quoique la dernière soit pleine de reproches, je ne puis que vous remercier du bon souvenir que vous me gardez et vous en témoigner toute ma reconnaissance. Je ne vous oublie pas, Raoul, votre' pensée m'est toujours présenté; votre


Issuu converts static files into: digital portfolios, online yearbooks, online catalogs, digital photo albums and more. Sign up and create your flipbook.