Oeuvres : Un bonheur impossible. Tome premier

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dement épouvée par le terrible coup qui '■ nous a frappes, me donne les plus vives inquiétudes. Depuis la mort de mon père elle a des accès de sombre mélancolie. J'ai pris la direction de la ferme. Je veille ainsi sur ma mère et sur mes intérêts. J'aurais voulu veiller aussi sur toi, Pauline. Quand retourncrai-je à Bordeaux ? Hélas ! Dieu seul le sait... Prends bien soin de ma petite chambre, je te la confie ; et surtout écris-moi, j'ai besoin de t'entendre, de savoir ce que tu fais, ce que tu penses. Raoul à Pauline 1er juin 18... Pauline, tu ne m'écris pas ; Pauline tu m'oublies. C'est vainement que, jusqu'à présent, j'ai attendu une lettre de toi :] Que veut dire ce silence ? Te serait-il ar- | rivé quelque malheur ? Oh ! je tremble ! de l'écrire, et c'est cette espérance qui m'a consolé et soutenu. Dois-je la voir s'évanouir ? Veux-tu me plonger dans le désespoir ? Pauline, encore une fois, que : veut dire ce silence ? Oh ! parle, je t'en prie, j'ai besoin de l'entendre me dire que tu ne m'as pas oublié, que ma pensée est toujours présente a ton cœur. Cela, me soulagera, cela dispersera les nuages* sombres qui, depuis quelques jours, m'obsèdent et me tourmentent. Quelles; que soient d'ailleurs les raisons, bonnes ou mauvaises, que lu allégueras pour t'excuser, je les accepte d'avance. Mon temps se passe ici, hélas ! bien tristement, et si ce n'était ma mère dont la santé chancelante réclame les plus


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