Oeuvres : Un bonheur impossible. Tome premier

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trait en ce moment. Les officiers anglais en garnison à la Basj-e-Terre les suivaient et formaient un brillant cortège. Peu après parut Alix entre sa mère et son frère Georges. Tout le monde se leva à rentrée de la fiancée. La jeune fille, déjà si belle, l'était encore plus sous sa robe de soie blanche et la couronne de fleurs d'oranger qui lui ceignait le front. On eût dit une madone. Elle étincelait comme un astre. — Qu'élle est belle ! Ce fut le cri général. — Bigot, fit le marquis, donnez, je vous prie, lecture des dispositions du contrat. La lecture était à peine achevée, qu'un coup de canon se fit entendre sur la rade. Pourquoi ce coup de canon, mylord, demanda le marquis au Gouverneur ? — C'est l'Abercromby qui part répondit; ce dernier et nous fait ses adieux. Le marquis devint rêveur. Il se passa | la main sur le front. Un faible soupir s'éhappa de sa poitrine. Mais tout cela du-. ra le temps d'un éclair. Par la croisée ouverte, Alix jeta un long coup d'oeil vers la frégate que le vent j emportait et qui bondissait sar les vagues, i Une larme coula le long de ses joues au ! souvenir de celui qui l'aimait et avait cru ; la posséder, puis tout bas : — Adieu, dit-alle, soyez heureux, M. ed la Messelière et que Dieu vous protège ' LÉON BELMONT.


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