commandants de quartier n'aurait le courage de protester contre ce serment, imposé par le vainqueur au vaincu. Il le savait et, en vrai créole, il voulait être seul à accomplir cet acte de patriotisme. Pendant tout le trajet, le marquis garda le plus profond silence. Quand on arriva au fort, une fois les formalités d'écrou accomplies : — Admirez le hasard ou si vous aimez mieux la Providence, sir Samuel, fit ironiquement le marquis à l'officier, après vous avoir recueilli chez moi par ordre du Gouverneur-général, c'est vous aujourd'hui qui, par son ordre également, êtes chargé de me procurer un logement, au fort. — Monsieur le marquis, vos paroles m'affigent, répondit sir Samuel ; mais vous le savez, vous qui venez d'en donner un éclatant exemple, on ne transige pas avec sou devoir, On a reçu un ordre, il faut l'exécuter, — Mille pardons, sir Samuel, simes paroles vous ont blessé. Cependant, croyez le bien, je n'y ai mis nulle intention mauvaise. Je constatais un fait voilà tout. Maintenant, continua-t-il en s'adressant au commandant du fort, je suis à votre disposition, monsieur. — Monsieur le marquis, fit sir Samuel, voulez-vous me permettre de porter à la connaissance de votre famille la nouvelle du coup qui la frappe en votre personne V — C'est inutile, monsieur, répondit-il après avoir réfléchi un moment, j'ai vu