Oeuvres : Un bonheur impossible. Tome premier

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— Je vous aimais, mademoiselle, lui dit-il d'une voix ferme, mais dans laquelle on sentait le frissonnement douloureux qu'occasionne une plaie qui vient de s'ouvrir, je vous aimais et je vous aime eacore. J'avais osé élever mes vues jusqu'à vous ; mais d'un mot vous me rendez à la réalité. J'étais au ciel, vous m'avez précipité dans l'enfer. Puis-je vous en vouloir ? non, car l'amour va où le coeur le pousse. Soyez heureuse avec sir Samuel, c'est là mon vœu le plus ardtnt, le plus sincère. Moi, je pars. On vient de me rappeler que je suis prisonnier de guerre et qu'un ponton m'attend à Plymouth ou dans quelque autre port de l'Angleterre. — Quoi ! vous partez, fit le marquis ému ? — Je viens de recevoir l'ordre de use rendre à la Basse-Terre. — Non, non / vous ne partirez pas, s'écria M. de Pierre-Lys, je vous ai donné ma parole, vous êtes mon gendre. Vous épouserez ma fille, je le veux, c'est ma volonté formelle. J'irai trouver lord Beckwith et je lui dirai... — Le palanquin de M. le marquis est prêt, dit Mangot qui entrait en ce moment. — Pourquoi le palanquin, fit le marquis? faites seller un cheval, Mangot, et le plus tôt possible. — Monsieur le marquis oublie donc


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