Oeuvres : Un bonheur impossible. Tome premier

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— Epargne-le, ma mère, fit Alix en riant, il ne sait pas ce qu'il fast. — Pour le coup je proteste, s'écria Georges, je sais si bien ce que je fais, mé chante sœur, que je t'apporte une fleur cueillie, exprès pour toi, au bord d'un précipice. Et il remit à la jeune fille la jolie fleur qui fleurissait à sa boutonnière. Alix allait l'en remercier quand ma dame de Pierre Lys s'écria : — Votre père arrive, mes enfants ! je viens d'entendre le grelot des mules de son palanquin. — Oui, c'est lui, fit Georges. Allons, petite sœur, à qui aura le premier baise*! Et ils partirent, rapides comme des flèches lancées par un archer calédonien. A les voir ainsi, courant à perdre haleine, on eût pu les comparer à ces sylphes qui, de leurs pieds légers, rasent le soir la surface unie d'un lac pur. Ils arriverent en même temps et le marquis, en descendant de son palan q un, les reçut dans ses bras. Quand toute la famille fut réunie au salon, qua d, avec usure, le marquis eût rendu à ses enfants et à sa femme les caresses qu'ils lui prodiguaient. — Le temps est à l'orage, dit-il soucieux, avant peu nous aurons la guerre. — La guerre ! s'exclamèrent à la fo s madame de Pierre-Lys, Alix et Georges. — Oui ! Le capitaine général a reçu aujourd'hui de la Martinique une dépê- i


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