Aux Antilles : hommes et choses

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LES BARBADES

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transactions renaquirent. Aujourd'hui, dans les rues de Bridgetown, on sent l'influence lointaine, mais effective de l'Europe. D'abord, au long des wharfs, les innombrables voiliers amarrés aux quais, le tumulte du chargement, du déchargement, vous en font souvenir, puis sur les places, larges, spacieuses, Beckwith place, Trafalgar square,les cochers qui vous hèlent, les camions qui passent, les hautes maisons de banque, les boutiques brillantes d'épices, de fruits, les librairies avec leurs étalages de livres multicolores, tout cela vous indique qu'ici vous n'êtes pas dans une île pauvre, isolée, mais dans un pays en relation journalière avec l'Europe ou l'Amérique. Aussi bien tous ces quartiers ne m'intéressent guère. On y retrouve trop de sensations connues, trop de spectacles déjà vus. J'ai hâte d'arriver aux faubourgs qui, eux, doivent apparaître plus curieux, d'un cachet plus exotique surtout. Je ne me trompais pas. Voici de grandes rues macadamisées comme je n'en ai jamais vu aux Antilles, propres, blanches, avec, derrière leurs jardins et leurs grilles, des villas tout à fait anglaises, londoniennes pourrait-on dire. Et ces merveilleux palmiers plantés en ligne des deux côtés de la chaussée, nulle part ailleurs il n'en


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