Aux Antilles : hommes et choses

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AUX ANTILLES

Mardi, 20 mars.

Encore une nuit passée en mer. Encore au matin un surprenant réveil, une terre monte à l'horizon: Saint-Vincent1. Les mêmes sommets, les mêmes montagnes, les mêmes sites : ciel, arbres, terrains grandissent, s'avancent. Les hauts cocotiers, à nouveau, font trembler, à l'extrémité de leurs longues tiges, leurs touffes de palmes vertes ; à nouveau aussi accourent des flottilles débarques nègres. L'île de Grenade s'est-elle donc prolongée jusqu'ici? C'est à le croire. Le climat, les types d'habitants, les lignes maîtresses du paysage: on retrouve tout, rien n'a changé. Toutefois certains bâtiments diffèrent quelque peu à Kingstown de ceux déjà vus dans les autres îles. Ils sont plus hauts, deux, trois étages parfois. Quelques-uns bâtis en pierres noires, en moellons, en briques, offrent une certaine analogie avec les maisons de Fort-de-France. Seraient-ce là les derniers vestiges de l'occupation française? Car SaintVincent, comme les autres Antilles d'ailleurs, nous appartint pendant un long temps. L'empire t. Découverte par Colomb en 1499. Colonisée par les Français à partir de 1650, elle fut prise par les Anglais en 1752.


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